18e étape Tour de France : Toujours en jaune !

La 18ème étape du Tour de France 2019 se déroulait ce jeudi entre Embrun et Valloire sur 208 kilomètres. Il s’agissait de la première étape disputée dans les Alpes et le grand vainqueur du jour se nomme Nairo Quintana, qui remporte là sa troisième victoire d’étape sur la Grande Boucle. Le Colombien de la Movistar, membre de la bonne échappée du jour, a lâché tous ses rivaux dans le col du Galibier et s’est présenté sur la ligne d’arrivée avec 1’34 » d’avance sur Romain Bardet (AG2R La Mondiale), 2ème de cette magnifique étape. Alexey Lutsenko (Astana) prend la 3ème place de l’étape. Peu attaqué par ses rivaux, Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) conserve sa tunique jaune.
14 days in the #TDF2019 yellow jersey for the panache-tastic @alafpolak1! pic.twitter.com/p7BQYW1nmP
— Deceuninck-QuickStep (@deceuninck_qst) July 25, 2019
Dans la course à la victoire dans le Tour, c’est Egan Bernal (Team Ineos) qui a fait la bonne opération, en reprenant une trentaine de secondes à ses principaux adversaires suite à son attaque à 2km du sommet du Galibier. Le Colombien remonte à la 2ème place du classement général. Derrière, c’est le statu quo, Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), Steven Kruijswijk (Jumbo-Visma), Geraint Thomas (Team Ineos) et Emanuel Buchmann (Bora-Hansgrohe) ayant fini ensemble. Grâce à sa chevauchée, Nairo Quintana remonte lui à la 7ème place du général.
Certains observateurs l’avaient décrite comme étant l’étape reine de cette 106ème édition de la Grande Boucle, avec l’enchaînement du col du Vars, du col d’Izoard et du col du Galibier, dont le sommet était situé à 19 kilomètres de l’arrivée à Valloire. Dès le départ d’Embrun, les attaques fusent dans le peloton mais il faut attendre quasiment 50 kilomètres pour voir l’échappée du jour se former. Plus de 30 coureurs composent ce groupe de tête et certains déçus de ce Tour 2019 figurent dans celui-ci.
Le groupe d’échappée est donc composé de Dylan Van Baarle (Team Ineos), Maximiliano Richeze (Deceuninck-Quick Step), Romain Bardet, Mikaël Cherel et Mathias Frank (AG2R La Mondiale), Damiano Caruso (Bahrain-Merida), Matthieu Ladagnous (Groupama-FDJ), Nairo Quintana, Andrey Amador et Carlos Verona (Movistar), Gorka Izagirre et Alexey Lutsenko (Astana), Amund Grondahl Jansen et Mike Teunissen (Jumbo-Visma), Alberto Bettiol et Michael Woods (EF Education First), Adam Yates, Daryl Impey et Christopher Juul Jensen (Mitchelton-Scott), Greg Van Avermaet, Simon Geschke et Serge Pauwels (CCC Team), Sergio Henao (UAE-Team Emirates), Julien Bernard (Trek-Segafredo), Nikias Arndt et Lennard Kämna (Sunweb), Pierre-Luc Périchon et Stéphane Rossetto (Cofidis), Tiesj Benoot, Jasper De Buyst et le maillot à pois Tim Wellens (Lotto Soudal), Paul Ourselin (Total Direct Energie), Nils Politt (Katusha-Alpecin) et Amaël Moinard (Arkéa-Samsic).
Au classement général, le mieux classé de ce groupe est le Colombien Nairo Quintana, qui pointe à 9’30 » de Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step). La présence du vainqueur du Giro 2014 oblige la Deceuninck-Quick Step à imprimer le tempo à l’arrière, mais cela n’empêche pas l’écart de monter jusqu’à 7’30 » au sommet du col de Vars, classé en première catégorie et dont le premier à franchir le sommet est Tim Wellens, Romain Bardet passant en 2ème position.
Alors qu’à l’arrière, George Bennett, précieux coéquipier de Steven Kruijswijk chez Jumbo-Visma, chute sans gravité en compagnie de Nicolas Roche, Greg Van Avermaet et Julien Bernard décident d’anticiper la montée de l’Izoard et s’isolent en tête de course afin d’attaquer les premières rampes avec quelques secondes d’avance sur les poursuivants. Bernard se montre plus fort que le champion olympique 2016 dans l’ascension et se détache alors que dans le peloton, la Movistar prend de nouveau les choses en main, Marc Soler imprimant le rythme juste devant Mikel Landa et Alejandro Valverde.
Cette accélération du vainqueur de Paris-Nice en 2018 cause la perte de nombreux coureurs à l’arrière, dont Dan Martin (UAE-Team Emirates), très décevant sur ce Tour de France 2019. L’essorage se fait également dans le groupe d’échappés sous l’impulsion d’une violente attaque d’Adam Yates à quelques kilomètres du sommet du col de l’Izoard. Seuls 6 coureurs peuvent suivre l’Australien, qui met fin également à la fugue en solitaire de Julien Bernard, rejoint juste au sommet. C’est l’Italien Damiano Caruso qui le franchit en tête, Bardet prenant de nouveau la 2ème place.
Au sommet de l’avant-dernière difficulté du jour, le groupe de tête est alors composé de Bardet, Adam Yates, Caruso, Quintana, Woods, Lutsenko, Kämna et Bernard. Le peloton maillot jaune pointe de son côté à 5’10 » de ce groupe de 8 coureurs, avec en son sein les 11 premiers du classement général. En difficulté suite à l’accélération des Movistar, David Gaudu (Groupama-FDJ) et Guillaume Martin (Wanty-Gobert) arrivent à réintégrer le groupe Alaphilippe dans la descente, tout comme certains coéquipiers de Geraint Thomas et Egan Bernal (Team Ineos), dont Jonathan Castroviejo.
Un regroupement s’opère également en tête de course puisque Van Baarle, Cherel, Amador, Van Avermaet, Geschke, Pauwels, Benoot et Wellens font la jonction avec les 8 hommes qui ouvraient la route. Au pied du col du Galibier, l’écart entre les 16 hommes de tête et les ténors est toujours de 5 minutes, Castroviejo effectuant un travail incroyable pour ses leaders, Thomas et Bernal. Quelques coureurs prennent les devants sur les pentes les plus douces du Galibier, dont Lutsenko et Benoot, mais une nouvelle accélération d’Adam Yates met fin à cette initiative.
C’est Mikaël Cherel qui prend alors les choses en main dans le groupe de tête, en imprimant un gros tempo pour son leader Romain Bardet. Et dans le peloton ce sont les Ineos qui retrouvent leurs bonnes habitudes et se mettent devant tout le monde, Van Baarle – qui s’est laissé décrocher de la tête de course – et Poels donnant l’impulsion. A 9 km du sommet, c’est Damiano Caruso qui fait le ménage à l’avant, emmenant dans sa roue Lutsenko, Quintana, Bardet et Woods.
C’est Nairo Quintana qui place ensuite une grosse attaque et laisse sur place ses compagnons d’échappée. Le Colombien, très à l’aise au-dessus des 2000 mètres d’altitude, semble retrouver ses jambes de grand grimpeur et creuse très vite un écart de 20 secondes sur Bardet, Lutsenko, Woods et Caruso. Le Français part ensuite à la poursuite du coureur de la Movistar, seulement suivi par un épatant mais fatigué Lutsenko, très actif depuis le début de l’étape mais qui ne relaye pas Bardet pour revenir sur Quintana. Celui-ci, impressionnant d’aisance, creuse de plus en plus l’écart sur ses 2 poursuivants, l’écart atteignant les 40 secondes à 5 km du sommet puis la minute à 3 km.
Dans le peloton, situé à 5’30 » de l’homme de tête, c’est le calme plat, ce qui est très étonnant mais fait les affaires du maillot jaune, bien calé dans la roue des 2 leaders du Team Ineos et de leur coéquipier Dylan Van Baarle. À 1 km du passage en haut du Galibier, Quintana possède désormais 1’30 » d’avance sur le duo Bardet-Lutsenko et 6 minutes sur le peloton des favoris. C’est à ce moment-là qu’un autre Colombien, Egan Bernal, porte une attaque, le maillot blanc n’étant alors pas suivi par ses rivaux. Quintana passe au sommet du Galibier avec 1’45 » d’avance sur Bardet, qui a lâché le champion du Kazakhstan dans le dernier kilomètre d’ascension. En passant 2ème derrière le Colombien, le Français s’empare ainsi du maillot à pois.
Derrière Bernal, c’est Geraint Thomas qui place une violente accélération et lâche ses adversaires. Pinot et Kruijswijk roulent derrière Thomas pour revenir, ce qui malmène Alaphilippe, en grosse difficulté à l’approche du sommet. Au passage au sommet du Galibier, à 19 km de l’arrivée, Bernal passe avec 22 secondes d’avance sur un groupe composé de Pinot, Thomas, Kruijswijk, Buchmann, Landa, Uran et Porte. Julian Alaphilippe passe lui avec 17 secondes de retard sur le groupe Pinot.
Distancé dans la montée, le maillot jaune se montre exceptionnel dans la descente, en revenant puis en lâchant le groupe emmené par Thibaut Pinot. Les membres de ce groupe réagissent alors et parviennent à revenir sur Alaphilippe. Ils ne parviendront pas par contre à revenir sur Bernal, qui va leur reprendre au final 32 secondes et remonter à la 2ème place du classement général, 1’30 » derrière Julian Alaphilippe, toujours en tête du Tour de France à 3 jours de Paris. Le rêve est toujours permis…
Texte : www.cyclismactu.net – Photo : Chris Graythen/Getty Images (via www.deceuninck-quickstep.com)
The embodiment of panache and resilience, @alafpolak1 continues to lead the #TDF2019 with three days to go: https://t.co/T7m8ywlZYO pic.twitter.com/jYvL2gAnsF
— Deceuninck-QuickStep (@deceuninck_qst) July 25, 2019
Le Maillot Jaune du Tour de France change-t-il souvent d’épaules lors des trois derniers jours?
Julian Alaphilippe reste Maillot Jaune à trois étapes de la fin du Tour de France. Paris se rapproche et le sacre aussi, peut-être. Les changements de leader lors du week-end final sont chose rare sur le Tour de France.
Après des années où le Tour de France a fait la part belle à des coureurs dominateurs, l’indécision est de retour sur la Grande Boucle. Six coureurs se tiennent en 2’14 » à trois étapes du verdict à Paris. Leader depuis son coup de force dans la côte de la Jaillière le 13 juillet, Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) reste en pole position avec 1’30 » d’avance sur son dauphin Egan Bernal (Ineos). Oui, l’histoire récente a montré des renversements de situation lors du dernier week-end de course. Mais avec un dénominateur commun qui est absent cette année : la présence d’un contre-la-montre.
En 2011, Andy Schleck (Leopard-Trek) s’empare du maillot jaune à deux jours de l’arrivée, au détriment de Thomas Voeckler (Europcar), après un numéro de soliste conclu victorieusement au Galibier. Avant de le céder à Cadel Evans au terme du contre-la-montre de Grenoble. Une fois encore, les rêves du grimpeur luxembourgeois viennent se heurter à ses insuffisances dans l’exercice solitaire.
Un exercice qui a également été fatal à Claudio Chiappucci en 1990. L’Italien est dépossédé de la première place lors de l’avant-dernière étape par un Greg LeMond coutumier du fait. L’Américain avait en effet écoeuré Laurent Fignon l’année précédente en lui arrachant le Tour de France pour huit secondes au terme d’un ultime contre-la-montre entre Versailles et Paris.
Scénario similaire en 1987, où Stephen Roche détrône Pedro Delgado à la faveur d’un contre-la-montre couru à Dijon, la veille de l’arrivée à Paris. Idem en 1978 lors du premier sacre de Bernard Hinault, qui renverse Joop Zoetemelk après un chrono de 72 kilomètres entre Metz et Nancy. Si l’on se fie à cette série, le vainqueur du Tour de France 2019 devrait se nommer Julian Alaphilippe…
Texte : www.lequipe.fr
Julian Alaphilippe donne son maillot jaune à un enfant frigorifié
Julian conserve donc le maillot jaune, avec ce soir encore 1’30 sur le second au classement général. Le second a changé, c’est maintenant Egan Bernal, ce n’est plus Geraint Thomas (mais qui est le plus dangereux des deux ? Et les autres ne sont pas très loin non plus…). Finalement, le retard est très comparable : 1’30 ce soir, pour 1’35 hier soir. Globalement, on peut considérer que Julian a bien tenu le coup aujourd’hui, comme il tient bien le coup depuis qu’il a repris le maillot jaune à Ciccone, lors de la 8e étape (voir le graphique ci-dessous).
Julian Alaphilippe en jaune : quelle avance/retard a-t-il ?
- Temps positifs : avance par rapport au second au classement général.
- Temps négatifs : retard par rapport au maillot jaune du moment.
Il reste encore 2 énormes étapes à courir. Il n’est donc pas question de s’enflammer. Loin de là ! Julian a éprouvé quelques difficultés en fin d’ascension aujourd’hui. Il est très probable que ses adversaires l’attaquent demain. Mais jusqu’ici, Julian résiste crânement et il est toujours en jaune !
Vivons les jours les uns après les autres. Ce soir, le maillot jaune est toujours sur les épaules de Julian Alaphilippe et nous en sommes ravis. On reparle demain soir de la suite…
Mais d’ici là rendez-vous à toutes et tous au bord des routes pour encourager et porter Julian du début à la fin des 2 étapes alpestres qui restent ! On compte sur vous : ALLEZ JULIAN !!!!
Classement de l’étape :
- 1 NAIRO QUINTANA MOVISTAR TEAM 05H 34′ 15 »
- 2 ROMAIN BARDET AG2R LA MONDIALE + 00H 01′ 35 »
- 3 ALEXEY LUTSENKO ASTANA PRO TEAM + 00H 02′ 28 »
- 14 JULIAN ALAPHILIPPE DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00H 05′ 18 »
- 26 ENRIC MAS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00H 10′ 57 »
- 72 MAXIMILIANO RICHEZE DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00H 28′ 07 »
- 130 KASPER ASGREEN DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00H 32′ 54 »
- 138 YVES LAMPAERT DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00H 33′ 41 »
139 DRIES DEVENYNS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00H 33′ 41 »
Classement général :
- 1 JULIAN ALAPHILIPPE DECEUNINCK – QUICK – STEP 75H 18′ 49 »
- 2 EGAN BERNAL TEAM INEOS + 00H 01′ 30 »
- 3 GERAINT THOMAS TEAM INEOS + 00H 01′ 35 »
- 4 STEVEN KRUIJSWIJK TEAM JUMBO – VISMA + 00H 01′ 47 »
- 5 THIBAUT PINOT GROUPAMA – FDJ + 00H 01′ 50 »
- 28 ENRIC MAS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00H 49′ 41 »
- 90 DRIES DEVENYNS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 02H 24′ 58 »
- 117 KASPER ASGREEN DECEUNINCK – QUICK – STEP + 02H 59′ 45 »
- 125 YVES LAMPAERT DECEUNINCK – QUICK – STEP + 03H 09′ 14 »
- 136 MAXIMILIANO RICHEZE DECEUNINCK – QUICK – STEP + 03H 23′ 12 »