2e étape Tour de France : retour en jaune !

Julian Alaphilippe a remporté ce dimanche à Nice la deuxième étape du Tour de France, qui marquait (déjà) l’entrée des coureurs dans la haute montagne. Sorti avec Adam Yates (Mitchelton-Scott) et Marc Hirschi (Sunweb) dans la dernière ascension du jour, le coureur de la Deceuninck-Quick Step s’est imposé au sprint devant le jeune Suisse et l’Australien.
Composé de la majorité des prétendants au top 10 – Fabio Aru (UAE Team Emirates), Daniel Martinez (EF Pro Cycling), Ilnur Zakarin (CCC Team), David Gaudu (Groupama-FDJ) et Warren Barguil (Arkéa-Samsic) manquent à l’appel – le peloton est arrivé sur les talons du trio. Lâché dans le Turini, Alexander Kristoff (UAE Team Emirates) cède son maillot jaune à Julian Alaphilippe, qui devance respectivement Adam Yates, Marc Hirschi et les principaux leaders de 3,7 et 17 secondes.
Après une belle bataille entre le peloton et les hommes bien décidés à faire la course devant – ce qui provoque le décrochage d’un David Gaudu (Groupama-FDJ) touché au sacrum depuis la veille et qui n’est pas bien du tout – un groupe de huit coureurs parvient à prendre le large. Bien décidé à prendre des points au sprint intermédiaire du Lac du Broc, Peter Sagan (BORA-hansgrohe) est accompagné de son coéquipier Lukas Pöstlberger, Matteo Trentin (CCC Team), Benoît Cosnefroy (AG2R La Mondiale), Kasper Asgreen (Deceuninck-Quick Step), Toms Skujins (Trek-Segafredo), Anthony Perez (Cofidis) et Michael Gogl (NTT Pro Cycling).
Vainqueur du sprint intermédiaire devant Peter Sagan, Matteo Trentin est ensuite victime d’un problème mécanique qui l’exclut de la bonne échappée du jour. Ce sont donc sept coureurs qui sont aux avant-postes et naviguent avec une marge de trois minutes sur un peloton dans lequel le courageux David Gaudu a repris sa place. Premier col de la journée, la Colmiane (16,3 km à 6,3%) est marquée en tête de course par l’attaque de Benoît Cosnefroy à un peu plus d’un kilomètre du sommet. Le puncheur de la formation AG2R La Mondiale passe ainsi en tête au sommet avec quelques secondes d’avance sur ses compagnons d’échappée.
Il est cependant rapidement repris dans la descente et c’est donc un groupe de tête au grand complet qui attaque la deuxième ascension de 1ère catégorie de la journée, à savoir le col du Turini, long de 14,9 km à 7,4%. Conduit par l’UAE Team Emirates du maillot jaune Alexander Kristoff, le peloton perd des unités au fur et à mesure, et notamment les sprinteurs. Le premier homme décroché de la tête de course est sans surprise Peter Sagan, dont la mission de prendre des points pour le classement du maillot vert avait été rempli au bout de 16 kilomètres.
Très actif, l’Autrichien Michael Gogl imprime le tempo dans le Turini, ce qui fait étonnement mal à Benoît Cosnefroy, le seul avec le maillot vert à ne pas pouvoir suivre le rythme. Dans le peloton, Alexander Kristoff tient le coup jusqu’à 5 bornes du sommet avant de logiquement lâcher prise. Ayant connu un mauvais passage au pied du col, Benoît Cosnefroy fait une très belle fin d’ascension et parvient à rentrer sur les cinq hommes de tête à un peu plus d’un kilomètre du sommet. Il trouve même la force de faire le sprint pour les points du classement de la montagne, mais tombe sur un Anthony Perez plus costaud et qui prend les 10 points dévolus au premier. Après les deux premiers cols de la journée, c’est d’ailleurs l’égalité parfaite – 18 points – entre les deux Français pour le maillot à pois.
Passé 2’15 » après le groupe de tête, le peloton est monté au train, aucun favori ou outsider n’ayant été signalé en difficulté dans le Turini. Fatalement plus nerveux à l’approche du col d’Èze (7,8 km à 6,1%), le peloton roule fort et parvient même à rejoindre les hommes de tête. Parmi les premiers lâchés d’un peloton emmené par l’ancien échappé Kasper Asgreen figurent des coureurs comme Dan Martin (UAE Team Emirates), Matteo Trentin (CCC Team), Tiesj Benoot (Sunweb) et David Gaudu (Groupama-FDJ). C’est ensuite la Jumbo-Visma de Primoz Roglic et Tom Dumoulin qui prend les choses en main, sans toutefois imprimer un rythme endiablé susceptible de mettre en difficulté un leader.
C’est paradoxalement dans la descente que l’un des outsiders voit le peloton partir sans lui, Daniel Martinez (EF Pro Cycling), le récent vainqueur du Critérium du Dauphiné, chutant dans un virage à droite. Quelque peu groggy, le Colombien met du temps à repartir et est pointé à plus d’une minute du peloton à 28 kilomètres de l’arrivée. Victime quant à sa part d’une crevaison, Alejandro Valverde (Movistar), attendu par son coéquipier Nelson Oliveira, doit lui aussi entamer une course-poursuite afin de reprendre sa place dans le peloton.
Les deux malheureux de la descente du col d’Èze finissent néanmoins par revenir sur le peloton alors que celui-ci passe une première fois sur la ligne d’arrivée. Il reste alors une difficulté non répertoriée à franchir pour les coureurs, le col des Quatre Chemins. Et c’est la Deceuninck-Quick Step qui entame tambour battant cette ultime ascension de la journée, Bob Jungels effectuant un gros travail pour Julian Alaphilippe. Ce dernier prend ensuite ses responsabilités à 13 bornes de l’arrivée, seul Marc Hirschi (Sunweb) réussissant à prendre sa roue. Une accélération qui fait mal à Daniel Martinez, qui n’a pas récupéré de sa chasse effectuée dans la descente du col d’Èze.
Accroché par un coureur des INEOS Grenadiers, Tom Dumoulin (Jumbo-Visma) chute dans l’ascension, mais le Néerlandais est fort et revient tout seul et très rapidement sur un peloton dans lequel ne figurent plus ses coéquipiers Wout Van Aert et George Bennett. C’est ensuite Adam Yates (Mitchelton-Scott) qui passe à l’offensive et revient assez facilement sur le duo de tête. Ce sont donc ces trois hommes qui vont se disputer les bonifications attribuées au sommet du col des Quatre Chemins, Adam Yates prenant huit secondes de bonification, contre cinq pour Alaphilippe et deux pour Hirschi.
À l’arrière, ce sont les INEOS Grenadiers et les Astana qui prennent les rênes du peloton dans la descente, mais le trio de tête ne faiblit pas et conserve ses 20 secondes d’avance sur un peloton composé d’une grosse trentaine de coureurs et qui compte tous les leaders hormis Daniel Martinez. Les trois hommes se disputent ainsi la victoire d’étape. Parti aux 200 mètres, Julian Alaphilippe résiste à Marc Hirschi et remporte sa cinquième étape sur le Tour de France.
Texte : www.cyclismactu.net – Photo : www.letour.fr
Déclarations de Julian Alaphilippe :
« J’avais à coeur de bien faire aujourd’hui (dimanche). J’avais prévenu l’équipe qu’il fallait durcir dans le final, et j’avais vraiment envie de tenter quelque chose. Je n’ai rien à perdre, je ne suis pas ici pour jouer le classement général, donc j’ai vraiment couru comme si c’était une Classique. Le final me correspondait bien, j’ai pris mes responsabilités, l’équipe a fait un grand travail et je me suis vraiment fait mal dans le final avec le vent de face. Je suis super content. »
« L’optique va être de prendre au jour le jour. C’est une énorme fierté d’avoir ce maillot sur les épaules, et c’est quelque chose qui se défend et ça se respecte. On va donc bien sûr le défendre avec honneur. Je vais tout donner mais il faut rester lucide, l’objectif n’était pas de viser le classement général et cette étape ne change pas les plans. Mais c’est sûr que je n’ai pas envie de le rendre demain (lundi)… »
Texte : www.cyclismactu.net
Au micro d’Eurosport, Julian a aussi déclaré :
« C’est toujours une émotion spéciale de gagner sur le Tour mais là, c’est une année particulière. Je n’ai pas gagné une course depuis le début de la saison mais j’ai toujours continué à travailler dur malgré les moments difficiles. Je voulais juste dédier cette victoire à mon papa [décédé fin juin], ça me tenait à coeur et je suis heureux d’y être arrivé.
J’avais demandé à l’équipe de durcir le final et c’est ce qu’on a fait, il ne restait plus grand-monde dans la dernière ascension. J’ai produit mon effort, je ne me suis pas posé de questions, j’ai tout donné, je n’avais rien à perdre. Après, ils ont essayé de jouer un petit peu avec mes nerfs mais finalement, Adam Yates a bien collaboré. Je voulais que ça tienne jusqu’à la flamme rouge. Il y avait un gros vent de face, il ne fallait pas se louper. J’avais la pancarte mais j’ai l’habitude. Concrétiser, ça me fait du bien, la victoire me manquait. »
Texte : www.lequipe.fr
Classement de l’étape :
- 1 Julian ALAPHILIPPE DECEUNINCK – QUICK – STEP 04h 55′ 27 »
- 2 Marc HIRSCHI TEAM SUNWEB m.t.
- 3 Adam YATES MITCHELTON – SCOTT m.t.
- 60 BOB JUNGELS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 07′ 02 »
- 79 DRIES DEVENYNS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 14′ 33″
- 80 KASPER ASGREEN DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 17′ 45″
- 104 TIM DECLERCQ DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 17′ 45″
- 133 RÉMI CAVAGNA DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 28′ 15″
- 149 MICHAEL MØRKØV DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 28′ 15″
- 168 SAM BENNETT DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 28′ 55″
Classement général :
- 1 Julian ALAPHILIPPE DECEUNINCK – QUICK – STEP 08h 41′ 35 »
- 2 Adam YATES MITCHELTON – SCOTT + 00h 00′ 04 »
- 3 Marc HIRSCHI TEAM SUNWEB + 00h 00′ 07 »
- 60 BOB JUNGELS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 07′ 17 »
- 79 DRIES DEVENYNS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 14′ 48″
- 85 KASPER ASGREEN DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 18′ 00″
- 98 TIM DECLERCQ DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 18′ 00″
- 138 MICHAEL MØRKØV DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 28′ 30″
- 145 RÉMI CAVAGNA DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 28′ 30″
- 149 SAM BENNETT DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 29′ 10″