18e étape Tour de France

Michal Kwiatkowski a remporté ce jeudi à La Roche-sur-Foron la dernière étape de montagne du Tour de France 2020. Présent dans l’échappée matinale, le Polonais d’INEOS Grenadiers s’est isolé avec son coéquipier Richard Carapaz dans l’ascension du plateau des Glières. S’étant mis d’accord et finissant main dans la main, le champion du monde 2014 a devancé l’Équatorien sur la ligne, ce dernier s’emparant pour sa part du maillot à pois au détriment de Tadej Pogacar (UAE-Team Emirates). Cette journée prolifique permet à l’équipe britannique de sauver son Tour de France après la défaillance et l’abandon de son leader Egan Bernal.
Pour ce qui est de la course des favoris, les très mauvaises opération du jour sont réalisées par Adam Yates (Mitchelton-SCOTT) et Rigoberto Uran (EF Pro Cycling), qui ont craqué dans la dernière difficulté de la journée et ont perdu 2’40 » sur leurs rivaux. Arrivés ensemble, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) – quatrième de l’étape derrière le toujours aussi épatant Wout Van Aert – Tadej Pogacar (UAE-Team Emirates), Miguel Angel Lopez (Astana) et Richie Porte (Trek-Segafredo) restent aux quatre premières places du classement général, tandis que Mikel Landa (Bahrain-McLaren) et Enric Mas (Movistar) grimpent aux cinquième et sixième rangs.
Au lendemain d’une arrivée au sommet du col de la Loze qui en a épuisé plus d’un, les coureurs sont malgré tout décidés à jouer leur va-tout sur cette 18e étape. Ce sont d’abord les sprinteurs qui s’expliquent puisque le sprint intermédiaire de la journée est situé après 14 kilomètres de course. Décidément plus rapide que ses adversaires, le maillot vert Sam Bennett (Deceuninck-Quick Step) le remporte devant Matteo Trentin (CCC Team) et Peter Sagan (BORA-hansgrohe), ce qui permet à l’Irlandais de bénéficier désormais de 52 points d’avance sur son dauphin slovaque.
Membre d’un groupe de 32 coureurs qui a pris les devants dès les premiers kilomètres, les trois premiers du classement par points sont ensuite rapidement décrochés dans la première difficulté de la journée, le Cormet de Roselend (18,6 km à 6,1%), tout comme une dizaine d’autres coureurs. Au sommet de ce col de 1ère catégorie, deux hommes intéressés par le classement du meilleur grimpeur se détachent à l’avant, à savoir Marc Hirschi (Sunweb) et Richard Carapaz (INEOS Grenadiers), ce dernier étant décidément intenable ces derniers jours.
Décidés à ne pas attendre leurs anciens compagnons de fugue, le Suisse et l’Équatorien poursuivent leur effort commun dans la descente, puis sont rejoints dans la côte de la route des Villes (3,2 km à 6,6%) par Michal Kwiatkowski (INEOS Grenadiers), Pello Bilbao (Bahrain-McLaren) et Nicolas Edet (Cofidis). Ces cinq coureurs semblent les plus forts du jour et augmentent petit à petit leur avance jusqu’au pied du col des Saisies (14,6 km à 6,4%), une difficulté malheureusement fatale à Nicolas Edet, qui doit lâcher prise.
Au sommet du col des Saisies, la situation de course est la suivante : Richard Carapaz, Michal Kwiatkowski, Marc Hirschi – qui est de nouveau passé en tête et revient à 18 points du maillot à pois, Tadej Pogacar (UAE-Team Emirates) – et Pello Bilbao possèdent une quarantaine de secondes d’avance sur Nicolas Edet, tandis qu’un groupe de sept poursuivants – Thomas De Gendt (Lotto Soudal), Nans Peters (AG2R La Mondiale), Damiano Caruso (Bahrain-McLaren), Carlos Verona (Movistar), Simon Geschke (CCC Team), Jesus Herrada (Cofidis) et Luis Leon Sanchez (Astana) – passe avec 1’30 de retard. Conduit par les Jumbo-Visma, le peloton est quant à lui pointé à 5’30 ».
Mis sous pression par une accélération de Richard Carapaz dans la descente des Saisies, Marc Hirschi, pourtant excellent descendeur, glisse de la roue avant dans un virage à gauche. Mettant un peu de temps à repartir, le Suisse, brûlé sur le bras gauche, finit par remonter sur son vélo et se lance à la poursuite des trois hommes de tête. Ayant bien limité les dégâts dans le col des Saisies, Nicolas Edet effectue de son côté une belle descente et parvient à revenir sur Carapaz, Kwiatkowski et Bilbao.
Ce qui n’est pas le cas de Marc Hirschi, qui accuse le coup après sa chute et a du mal à refaire son retard, le groupe de tête avançant vite sous l’impulsion d’un Michal Kwiatkowski qui fait un gros travail pour Richard Carapaz, intéressé par la victoire d’étape mais aussi par le maillot à pois. Ce rythme est d’ailleurs de nouveau trop élevé pour Nicolas Edet, qui est décroché dès le pied du col des Aravis (6,7 km à 7%), l’avant-dernière difficulté de la journée. Le Sarthois est même rejoint puis dépassé par un Marc Hirschi qui ne s’avoue pas vaincu et fait un gros effort pour revenir sur le trio de tête.
Mais le Suisse, revenu à moins de 30 secondes, plafonne à mi-pente et reperd du terrain dans les derniers kilomètres d’ascension. Sans surprise, c’est Richard Carapaz qui passe en tête au sommet des Aravis, ce qui permet au vainqueur du Giro 2019 de revenir à 12 points de Tadej Pogacar. Passé en quatrième position et pointé à 55 secondes, Marc Hirschi prend pour sa part 4 points et possède désormais 14 points de retard sur le Slovène. Tout va donc se jouer dans la dernière difficulté du jour pour le maillot du meilleur grimpeur, le Plateau des Glières (6 km à 11,2%) offrant 20 points au coureur qui passe en première position.
Au pied du juge de paix de cette 18e étape, le trio ouvrant la course possède 1’10 » d’avance sur Marc Hirschi, 5’10 » sur le groupe Thomas De Gendt et près de 9′ sur le peloton. Tandis que Pello Bilbao perd le contact avec les deux INEOS Grenadiers à un peu plus de 3 kilomètres du sommet, son leader Mikel Landa attaque dans le peloton. Contrarié par sa contre-performance de la veille, le Basque – aidé de Wout Poels dans un premier temps – passe à l’offensive dès le pied du Plateau des Glières. Cette attaque provoque une réaction de la Jumbo-Visma, Mikel Landa possédant 3’27 » de retard sur Primoz Roglic au classement général.
L’accélération de l’équipe du maillot jaune provoque des dégâts, Rigobert Uran (EF Pro Cycling), Alejandro Valverde (Movistar) et Guillaume Martin (Cofidis) étant décrochés. C’est ensuite au tour d’Adam Yates (Mitchelton-SCOTT) de faire les frais du tempo imposé par Wout Van Aert (Jumbo-Visma), tandis que Mikel Landa possède 25 secondes d’avance sur les cadors. À l’avant, Richard Carapaz, toujours accompagné de son coéquipier Michal Kwiatkowski, passe en tête au sommet du Plateau des Glières et prend ainsi la tête du classement du meilleur grimpeur avec 8 longueurs d’avance sur Tadej Pogacar.
Une attaque d’Enric Mas (Movistar) provoque la réaction de Tadej Pogacar, mais Sepp Kuss veille au grain et ramène sans problème son leader Primoz Roglic, ainsi que Miguel Angel Lopez (Astana) et Richie Porte (Trek-Segafredo). L’accélération du groupe maillot jaune ne fait pas les affaires de Mikel Landa, qui est rejoint juste avant le sommet. Plutôt épargné par la malchance depuis le début du Tour, Richie Porte est rattrapé par cette dernière sur le chemin de terre qui suit le passage au sommet puisque l’Australien est victime d’une crevaison qui l’expulse du groupe des leaders.
Très impressionnant lors du passage sur le chemin empierré, Primoz Roglic est accompagné d’Enric Mas, Sepp Kuss, Miguel Angel Lopez, Tadej Pogacar et Mikel Landa, tandis que Richie Porte est pointé à 40 secondes de ce groupe et tente de revenir afin de sauvegarder sa quatrième place au classement général. Pendant ce temps-là, les deux hommes de tête filent vers La Roche-sur-Foron avec un avantage de 3’40 » sur Marc Hirschi et de 4’55 » sur un groupe maillot jaune qui ne s’entend pas, ce qui permet à Richie Porte de se rapprocher au fil des kilomètres, ce dernier pouvant compter sur l’aide de Wout Van Aert et Tom Dumoulin, qui roulent pour revenir aux côtés du maillot jaune.
Et c’est à 10 kilomètres de l’arrivée que le le leader de la Trek-Segafredo parvient à revenir sur ses rivaux. À l’avant, et comme on pouvait s’y attendre au vu du statut des deux coureurs au sein de leur équipe et du lot de consolation que représente le maillot à pois pour Richard Carapaz, c’est Michal Kwiatkowski qui passe la ligne en premier et remporte sa première victoire d’étape sur la Grande Boucle.
Texte : www.cyclismactu.net – Photo : Alex Broadway (via www.letour.fr)
Classement de l’étape :
- 1 MICHAL KWIATKOWSKI INEOS GRENADIERS 4:47:33
- 2 RICHARD CARAPAZ INEOS GRENADIERS m.t.
- 3 WOUT VAN AERT TEAM JUMBO – VISMA + 00h 01′ 51″
- 34 BOB JUNGELS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 09′ 19″
- 102 RÉMI CAVAGNA DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 31′ 25″
- 114 TIM DECLERCQ DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 31′ 25″
- 128 KASPER ASGREEN DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 31′ 32″
- 129 JULIAN ALAPHILIPPE DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 31′ 32″
- 131 MICHAEL MØRKØV DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 31′ 32″
- 136 DRIES DEVENYNS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 31′ 32″
- 137 SAM BENNETT DECEUNINCK – QUICK – STEP + 00h 31′ 32″
Classement général :
- 1 PRIMOŽ ROGLIC TEAM JUMBO – VISMA – 79h 45′ 30″
- 2 TADEJ POGACAR UAE TEAM EMIRATES + 00h 00′ 57″
- 3 MIGUEL ANGEL LOPEZ ASTANA PRO TEAM + 00h 01′ 27″
- 36 JULIAN ALAPHILIPPE DECEUNINCK – QUICK – STEP + 02h 11′ 36″
- 44 BOB JUNGELS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 02h 27′ 50″
- 98 DRIES DEVENYNS DECEUNINCK – QUICK – STEP + 04h 19′ 12″
- 118 KASPER ASGREEN DECEUNINCK – QUICK – STEP + 04h 56′ 13″
- 119 RÉMI CAVAGNA DECEUNINCK – QUICK – STEP + 04h 56′ 14″
- 127 TIM DECLERCQ DECEUNINCK – QUICK – STEP + 05h 05′ 17″
- 134 MICHAEL MØRKØV DECEUNINCK – QUICK – STEP + 05h 17′ 16″
- 143 SAM BENNETT DECEUNINCK – QUICK – STEP + 05h 30′ 16″