« J’ai appris à faire les efforts au bon moment »

Invité de l’émission Bistrot Vélo diffusée sur les platesformes d’Eurosport, Julian Alaphilippe a abordé de nombreux sujets liés à son intense saison 2020, mais aussi à l’avenir. Sacré champion du monde à Imola en septembre dernier, le coureur de la Deceuninck-Quick Step est notamment revenu sur son attitude lors de cette course et sur son attaque décisive dans le final.
« Plus les années passaient, plus je me disais que je pouvais être champion du monde. J’ai continué à progresser, j’ai appris de mes échecs, de mes erreurs. J’ai appris à me canaliser, à faire les efforts au bon moment. Sur ce point, c’est indéniable, j’ai passé un cap et ça m’a aidé à gagner de grandes courses […] J’avais prévu d’attaquer à ce moment-là. Tu es dans un moment où il ne faut plus se poser de question. Je n’y ai cru qu’à 300 mètres de l’arrivée quand j’ai vu la ligne d’arrivée face à moi et qu’il n’y avait personne derrière. Tu es livré à toi-même, tu es face à la douleur et à ton envie d’aller chercher le titre. »
Remis de ses déceptions survenues sur Liège-Bastogne-Liège – « J’ai très bien couru jusqu’au sprint et tout le monde se rappelle mon sprint… Quand tu as le maillot de champion du monde, la moindre erreur est tout de suite relayée puissance 1000. Ça me servira de leçon » – et le Tour des Flandres – « Je n’en veux à personne et je ne m’en veux même pas à moi-même parce que je n’ai rien fait de mal, même si on peut dire que je parlais à la radio ou que je regardais derrière. Honnêtement, à ce moment-là, je n’ai rien pu faire » – Julian Alaphilippe s’est projeté sur la saison 2021, entre envie de briller sur le Tour de France et sur les Classiques.
« Le tracé du Tour 2021 est beau et donne envie, avec les premières étapes qui me correspondent plutôt bien. Mais pour le moment, je pense juste à la préparation du début de saison et le Tour vient toujours un peu après. C’est sûr que le Tour des Flandres est une course qui m’a plu et j’ai vraiment envie d’y revenir. Ça fera partie de mes objectifs de début de saison l’année prochaine. […] Je pense que je vais faire un gros bloc en début de saison avec toutes les Classiques mais on n’en a pas encore parlé avec l’équipe. Paris-Roubaix ? C’est envisageable plus tard, mais pas forcément l’année prochaine. »
Le coureur de 28 ans s’est enfin confié sur son rêve ultime maintenant qu’il est devenu champion du monde et sur sa relation avec Remco Evenepoel, l’enfant prodigue de la Deceuninck-Quick Step. « Après avoir remporté les Championnats du monde, c’est sûr que j’aimerais bien gagner le Tour de France. Ce sont les deux courses qui m’ont toujours fait rêver. S’il n’y avait qu’une seule course à gagner, ce serait le Tour […] On ne parle pas de concurrence avec Remco, on parle plutôt d’alliance. Nous ne sommes pas en concurrence, au contraire, je suis très content quand il gagne des courses et pour lui c’est pareil. Après, on évite d’être sur les mêmes courses parce qu’on ne veut pas qu’il y ait cette rivalité, même si elle n’existe pas. On a déjà fait des courses où il a roulé pour moi et où moi j’ai donné un coup de main et ça marche très bien comme ça », conclut Julian Alaphilippe.
Texte : www.cyclismactu.net – Photo : Getty Images (via www.deceuninck-quickstep.com)